In memoriam… Véronique Deburghgraeve
Véronique de Burghgraeve est une Rennaise ; elle fut étudiante de la faculté de médecine de Rennes, interne en neurologie, puis assistante chef de clinique au CHU de Rennes de 1993 à 1996. Elle a eu une activité de neurologue libérale pendant une dizaine d’années à Rennes jusqu’en 2007, à côté de Claudie Bihel, puis rejointe par Réda Mourtada.
Son regard sur son travail a été bouleversé il y a un peu plus de dix ans par la découverte d’un cancer du sein, dont la menace lui était d’autant plus perceptible que sa jeune sœur était décédée de cette maladie.
Elle a alors pris une autre direction professionnelle qui maintenait son profond désir (sa vocation) de rester une neurologue active. Elle a rejoint le service de neurologie du CHU pour se consacrer aux patients atteints de SEP, patients qu’elle suivait déjà dans son activité libérale et à la Clinique de la SEP où elle y exerçait chaque mardi depuis sa création en 1996. Elle a pris alors la direction en 2007 du Réseau SEP-Bretagne, réseau qui visait à aider les professionnels de santé de Bretagne, médecins, IDE, kinés, à mieux connaître et soigner cette maladie complexe. Son expérience libérale, sa proximité avec l’équipe de neurologie du CHU, son plaisir manifeste à travailler avec tous, ont fait qu’elle a animé pendant ces dix dernières années un réseau de santé très performant, très efficient, devenu un modèle reconnu et copié dans d’autres régions de France.
Son intelligence, son regard attentif, son sourire, sa joie au travail, lui ont permis de réunir les forces nécessaires parmi tous les neurologues, rééducateurs et soignants pour conduire un nombre impressionnant d’actions dans les 4 départements bretons avec sa complice Irène Brunet, infirmière coordinatrice du réseau. Chaque année depuis 2007, ses rapports d’activités ont convaincu l’Agence Régionale de Santé de Bretagne de la pertinence des actions du réseau, soulignant son intelligence pour fédérer le monde médical, soignant et administratif.
Véronique va rester dans notre mémoire collective, elle va continuer à nous inspirer et nous motiver. Son courage de mettre la maladie à distance de ses projets de vie, familiaux et professionnels, depuis 10 ans et plus encore au cours de cette dernière année, impose un profond respect, une admiration, livrant à chacun d’entre nous ce message que l’essentiel n’est pas d’exister, que l’essentiel est de vivre, c’est à dire de donner chaque jour du sens à sa vie.
Gilles Edan , 15 décembre 2016