Priorité vaccinale anti-COVID pour les patients atteints de SEP traités par anti-CD20 [MàJ 25 février]
La Société Francophone de la Sclérose en plaques a conduit début 2021 une action auprès des autorités de santé, en collaboration avec la Société Française de Rhumatologie, pour faire reconnaitre une plus grande priorité vaccinale à certains de nos patients.
Cette action a été couronnée de succès le 11 février 2021, avec l’ajout à la liste des pathologies rares justifiant une vaccination en très haute priorité contre la COVID-19 de la mention suivante : Patients atteints de sclérose en plaques ou de rhumatismes inflammatoires chroniques ET sous traitement anti-CD20.
Certes, la SEP n’est pas une maladie rare, mais les autorités ont considéré que le fait d’être sous anti-CD20 l’était suffisamment pour intégrer cette liste.
Notre argumentaire commun était le suivant « Comme l’ont mis en évidence les résultats de la French RMD COVID-19 Cohort et du COVID-19 GRA Registry publiés récemment dans Annals of Rheumatic Diseases (documents joints), les patients atteints de maladies rhumatologiques inflammatoires chroniques sous ces mêmes traitements immuno-suppresseurs sont également à risque de forme sévère ou grave de COVID-19. De même, pour la sclérose en plaques, l’analyse de la cohorte italienne (Sormani et al, Annals of Neurology 2021) retrouve un sur-risque de COVID sévère sous anti-CD20 (ocrelizumab ou rituximab), avec un Odds-Ratio de 2.37 [1.118-4.74], le seul autre facteur de risque indépendant étant l’âge. Les données françaises récentes de l’étude COVISEP, sur plus de 1000 patients, retrouvent ce même sur-risque pour les anti-CD20 (données non publiées).
Ce surrisque lié aux traitements identifiés est indépendant de la pathologie sous-jacente et il existe pour tous les patients avec une maladie chronique justifiant l’administration de ces traitements, en particulier les maladies rhumatologiques inflammatoires et la sclérose en plaques. »
Nous rappelons par ailleurs que l’on peut considérer, depuis la liste initiale des pathologies prioritaires en date du 17 décembre 2020, que les maladies du spectre de la neuromyélite sont aussi prioritaires :
Maladies auto-immunes systémiques rares
- Patients sous corticothérapie à forte dose de manière prolongée
- Patients recevant ou qui vont recevoir des immunosuppresseurs et du rituximab
Vous pouvez télécharger cette liste à jour au format pdf sur le site du Ministère de la Santé et des Solidarités
Il est donc possible, depuis le 11 février 2021, de proposer la vaccination à ces patients, en leur fournissant une ordonnance de vaccination.
Les recommandations vaccinales évoluent rapidement ; elles intègrent les modifications récentes suivantes concernant les patients SEP et NMOSD :
Pour les 50-64 ans : la sclérose en plaques a été ajoutée aux comorbidités ouvrant droit à la vaccination, ainsi que l’immunodépression congénitale ou acquise.
Pour ces patients, c’est la vaccin d’Astra-Zeneca qui sera proposé.
On rappelle par ailleurs que les personnes de plus de 75 ans restent prioritaires, du fait de leur âge seulement, ainsi que les personnes présentant des pathologies à haut risque inscrites sur la liste des maladies rares et particulièrement à risque d’infection :
- Patients atteints de sclérose en plaques ou de rhumatismes inflammatoires chroniques ET sous traitement anti-CD20
- Maladies auto-immunes systémiques rares (dont maladies du spectre de la neuromyélite optique) dans les cas suivants
- Patients sous corticothérapie à forte dose de manière prolongée
- Patients recevant ou qui vont recevoir des immunosuppresseurs et du rituximab