Recommandations vaccinales Anti-COVID – 16 juin 2021
Lettre d’information n°7 du 16 juin 2021
Groupe de Travail SFSEP
Sclérose en plaques, maladies du spectre de la neuromyélite optique et vaccins anti-COVID19
Informations de la Société Francophone de la Sclérose en Plaques (SFSEP) en partenariat avec les CRC-SEP, la Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française, les Centres de Référence Maladies rares maladies Inflammatoires rares du Cerveau et de la Moelle, les Centres Régionaux de Pharmacovigilance, la Fondation ARSEP et la Ligue Française contre la Sclérose en Plaques
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Coordination : S Vukusic, C Lebrun-Frénay
COPIL recos : X Ayrignac, B Bourre, M Cohen, J Ciron, J de Seze, C Louapre, E Maillart, R Marignier, F Rocher, V Pourcher, E Thouvenot, H Zephir.
Groupe de travail : A Alkhedr, E Berger, B Brochet, P Cabre, O Casez, JP Camdessanché, P Clavelou, A Creange, M Debouverie, G Defer, N Derache, K Deiva, O Gout, O Heinzlef, P Labauge, O Launay, D Laplaud, E Le Page, E Leray, A Maurousset, L Michel, T Moreau, JP Neau, C Papeix, E Planque, J Pelletier, B Stankoff, P Vermersch, S Wiertlewski.
Depuis le 31 mai, toutes les personnes de plus de 18 ans dans la population générale peuvent se faire vacciner. La vaccination reste bien-sûr recommandée pour tous les patients présentant une SEP ou NMOSD. La vaccination était aussi ouverte aux 16-17 ans ayant une comorbidité ou qui sont dans l’entourage* de personnes immunodéprimées.
Depuis le 15 juin, la vaccination est ouverte à tous les enfants de plus de 12 ans.
Avant cela, l’HAS avait recommandé depuis le 3 juin de vacciner les adolescents de 12 à 15 ans ayant une comorbidité ou qui sont dans l’entourage* de personnes immunodéprimées.
Pour les patients sous certains immunosuppresseurs**, une 3° dose de vaccin est recommandée selon le schéma ci-dessous:
PATIENTS DE MOINS DE 55 ANS
Personnes immunodéprimées ayant reçu une première dose de vaccin AstraZeneca avant le 19 mars mais n’ayant pas encore reçu une seconde dose de vaccin
- 1ère dose : AstraZeneca
- 2ème dose 12 semaines après la première injection : Pfizer – BioNTech ou Moderna
- 3ème dose 4 semaines après la deuxième injection : Pfizer – BioNTech ou Moderna
Personnes immunodéprimées ayant reçu une première dose de vaccin à ARNm
PATIENTS DE PLUS DE 55 ANS
Schéma vaccinal avec AstraZeneca
- 1ère dose : AstraZeneca
- 2ème dose 12 semaines après la première injection : AstraZeneca
- 3ème dose 4 semaines après la deuxième injection : AstraZeneca
Schéma vaccinal avec vaccins à ARNm
* entourage: personnes vivants sous le même toit ou avec des contacts réguliers et fréquents
** Mycophenolate Mofetil, Azathioprine, Rituximab, Ocrelizumab. L’indication de la 3ème dose pour les patients sous Fingolimod et Cladribine sera discutée au cas par cas (instruction de la DGS du 6/05/21 pour les patients sous immunosuppresseurs forts).
Les personnes ayant eu la COVID-19 doivent aussi se faire vacciner. Une seule dose suffit, sauf pour les personnes traitées par un immunosuppresseur. La dose est à faire au plus tôt 3 mois après l’infection, idéalement dans les 3 à 6 mois après l’infection.
Contrairement au vaccin à ARN messager de Pfizer, le vaccin à ARN messager de Moderna est désormais accessible à la médecine de ville depuis le 17 mai, sans passer par un vaccinodrome. Il peut donc être commandé et administré par les médecins et les pharmaciens.
Pour rappel : la France dispose actuellement de 2 vaccins à ARN messager (Pfizer et Moderna) et de 2 vaccins à adénovirus non réplicatif (AstraZeneca et Janssen). Ces 2 vaccins à adénovirus sont réservés aux personnes de plus de 55 ans. Les vaccins de Pfizer, Moderna et AstraZeneca ont un schéma standard à 2 injections. Le vaccin de Janssen a un schéma standard à 1 seule injection.
Certains médias ont véhiculé une information erronée affirmant que les anti-CD20 « annulent » l’effet des vaccins. Il est donc important de rappeler les informations importantes liées aux traitements anti-CD20 (Ocrelizumab, Rituximab) :
- En cas de COVID-19, le fait d’avoir un traitement anti-C20 multiplie par 2 le risque d’une forme grave de l’infection par rapport au risque d’une personne du même âge.
- La population des patients sous anti-CD20 est donc plus fragile vis-à-vis de l’infection, ce qui explique pourquoi cette population a été priorisée dès février 2021 pour recevoir la vaccination.
- L’efficacité des vaccins (de manière générale, pas uniquement les vaccins contre la COVID-19) est généralement diminuée dans la population traitée par anti-CD20, mais cette diminution est variable d’une personne à l’autre. L’efficacité des vaccins n’est par contre pas nulle dans cette population.
- Pour augmenter les chances d’une vaccination efficace, les autorités de santé ont recommandé depuis avril 2021 la réalisation d’une troisième injection vaccinale dans la population traitée par anti-CD20.
- Il est donc faux de suggérer que les patients sous anti-CD20 ne doivent pas être vaccinés (ou qu’ils doivent faire un choix entre le traitement et le vaccin) : au contraire, ils doivent être vaccinés en priorité et avec un schéma vaccinal à 3 doses. Il faut respecter le timing des injections que préconise votre neurologue pour garantir la meilleure réponse vaccinale possible.
Le rapport de l’ANSM du 4 juin n’apporte pas de nouveaux signaux d’alerte concernant les vaccins contre la COVID-19.
– Vaccin de Pfizer : pas de nouveau signal, pas de surcroit de thromboses, confirmation de cas d’hypertension artérielle après l’injection vaccinale.
– Vaccin de Moderna : pas de nouveau signal, pas de surcroit de thromboses, confirmation de cas d’hypertension artérielle, mise en place d’une surveillance pour de rares cas de déséquilibre d’une pathologie chronique pré-existante (aucun lien déterminé avec le vaccin à l’heure actuelle).
– Vaccin d’AstraZeneca : pas de nouveau signal, confirmation de cas de thromboses atypiques (incidence à environ 1 cas pour 100 000 personnes vaccinées) et de syndromes pseudo-grippaux.
– Vaccin de Janssen : pas de nouveau signal, mais utilisation toute récente en France (une surveillance est en place pour déterminer si des thromboses atypiques vont survenir, comme déjà signalé aux USA).
COV-POPART
L’étude COV-POPART dont l’objectif est d’analyser la réponse immunitaire après la vaccination contre la COVID-19 a démarré. Au 3 juin 2021, 472 patients ont été inclus sur les 600 prévus. N’hésitez pas à vous signaler auprès de votre neurologue ou du CRC-SEP de votre région pour y participer. Des volontaires sains sont également attendus : parlez-en autour de vous ! Selon les centres, la vaccination pourra être organisée directement par le CRC-SEP à l’occasion de votre participation à cette étude. Pour les personnes sans comorbidités de moins de 55 ans ayant reçu une 1ère dose de vaccin Astra Zeneca et devant faire leur 2eme injection avec un vaccin à ARNm (Pfizer ou Moderna) : il est possible de participer. Faites vous connaître !
OFSEP
L’effet des vaccins sur l’évolution de la SEP et de la NMOSD va être étudié à partir des données de l’Observatoire Français de la Sclérose en Plaques. Pour cela, nous avons besoin de connaitre vos dates de vaccination et le type de vaccin reçu. Transmettez à votre neurologue une copie des certificats de vaccination qui vous seront remis !