A LA UNE : Une sepologue à ECTRIMS 2018
Les 34e ECTRIMS se sont ouverts le 10 octobre 2018 à Berlin, sous un vent éco-responsable. Depuis ce jour, les véhicules diesels sont interdits dans les rues berlinoises. |
❚ Comme à chaque ECTRIMS, un spectacle précède le sérieux des séances. Après le French Cancan à Paris, Berlin nous offre, assis à sa table, un magicien et ses tours avec la complicité de sa lampe de bureau : elle ressemble étrangement à celle de PIXAR… Aussi facétieuse !
❚ Le temps des big data fait l’article de la première séance plénière avec le Pr Compston. Le congrès raccourci à 3 jours est dense et les distances à parcourir entre chaque salle constituent une véritable course d’orientation.
❚ Les traitements font recette. Pour les plus anciens (diméthylfumarate, teriflunomide, fingolimod, natalizumab), ils sont évalués et comparés grâce aux registres, observatoire et cohortes de la vraie vie. L’OFSEP ne montre pas de différence significative clinique entre le DMF et teriflunomide mais une différence radiologique en faveur du DMF (D. Laplaud et al.). Le MS Base registry s’intéresse au switch vers le natalizumab ou le fingolimod après une « BRACETD » thérapie. La progression de ces patients ne semble pas différente (T. Splelman et al.).
❚ Les traitements comme le Natalizumab proposent de changer la fréquence des perfusions afin de pouvoir diminuer le risque de LEMP en ne gageant pas l’efficacité clinique. Déjà quelques données avec le TOUCH Registry envoient quelques signaux positifs et une étude comme NOVA permettra d’en savoir plus.
❚ Des petits nouveaux voient le jour comme les inhibiteurs BTK (ecotrunimib) ou les anti lingo1 (opicinumab). Ces molécules ont passé ou passent les phases II… Bientôt les phases III.
Si Castor avait Pollux et les petites molécules leurs génériques, les grosses molécules comme le RITUX ont leurs biosimilaires. Ces derniers doivent faire leur preuve clinique et pharmacodynamique. Le développement de ces molécules dans le cadre de la SEP est lent en raison du manque d’indication « officielle » dans cette pathologie. |
❚ Des recommandations en pédiatrie ont vu le jour en matière de traitements, ainsi que la prise en charge de la femme enceinte et son traitement de fond. Si les interférons et l’acétate de glatiramére peuvent être conservés durant la grossesse, que faire si la SEP est active avec une patiente sous natalizumab ? Des données rassurantes autorisent à laisser les perfusions jusqu’à la 30e semaine de grossesse. Mais attention : une surveillance biologique chez l’enfant est nécessaire à la naissance.
❚ Les biomarqueurs de l’évolutivité comme les neurofilaments (Nfl) sont toujours d’actualité. Ils sont le marqueur de dommage axonal. So What ? Répond R.J. Fox.
– Les études comme CHANCE, ADVANCE, SENTINEL montrent une corrélation entre le taux de Nfl et les lésions gadolinium.
– Chez les patients stables cliniquement, le taux de Nfl est stable.
– Le taux de Nfl serait prédicteur d’une activité de la maladie si le taux>16pg/ml.
– La réponse au traitement pourrait se trouver dans le taux de Nfl : dans l’étude ADVANCE, le taux de Nfl est de 24.5% avec les interférons et dans l’étude SENTINEL, le taux est de 4% avec le natalizumab.
Bien d’autres communications, posters ont illustré cet ECTRIMS.
L’an prochain, la SUEDE accueillera la 35e session en AVION ou à VELO ou à PIED
PB – Octobre 2018