Conseils à propos du COVID-19 pour les personnes atteintes de SEP, NMO et autres pathologies démyélinisantes
Conseils établis le 10 Septembre 2020
Ces conseils seront mis à jour régulièrement en fonction de l’évolution des connaissances et/ou des nouvelles recommandations gouvernementales.
Les conseils ci-dessous ont été rédigés par les neurologues :
– du Conseil Médico-Scientifique (CMS) et du Comité Inter-Régional Médical de l’ARSEP (CIRMA) de la Fondation ARSEP
– des Centres de Ressource et de Compétence SEP (CRC-SEP)
– du Conseil d’Administration de la Société Francophone de la SEP (SF-SEP)
– de la Ligue Française contre la SEP (LFSEP)
– du Centre de Référence des Maladies Inflammatoires Rares du Cerveau Et de la Moelle (MIRCEM)
TÉLÉCHARGER CES RECOMMANDATIONS – 10 septembre 2020
Selon les recommandations gouvernementales publiées le 1er Septembre 2020 (service-public.fr), une personne est considérée comme vulnérable si elle se trouve dans l’une des situations suivantes :
- Être atteint d’un cancer évolutif sous traitement (hors hormonothérapie) ;
- Être atteint d’une immunodépression :
- en raison de la prise de certains médicaments : chimiothérapie anticancéreuse, traitement immunosuppresseur, biothérapie et/ou corticothérapie à dose immunosuppressive ;
- due à une infection à VIH non contrôlée ou avec des CD4 < 200/mm3 ;
- consécutive à une greffe d’organe solide ou de cellules souches hématopoïétiques ;
- liée à une hémopathie maligne en cours de traitement ;
- Être âgé de 65 ans et plus ET avoir un diabète associé à une obésité ou des complications micro ou macro-vasculaires ;
- Être dialysé ou présenter une insuffisance rénale chronique sévère.
Une personne atteinte de SEP n’est pas considérée comme vulnérable si aucun des facteurs cités ci-dessus n’est présent.
POUR TOUTE QUESTION RELATIVE À VOTRE MALADIE ET /OU VOTRE TRAITEMENT, CONTACTEZ VOTRE NEUROLOGUE OU VOTRE MÉDECIN TRAITANT.
S’ils ne sont pas disponibles, contactez :
– le Centre de Ressource et Compétence (CRC –SEP) de votre région, si vous êtes atteints de SEP ou de NMO
– les centres de référence maladies inflammatoires rares du cerveau et de la moelle (MIRCEM), si vous êtes atteints de NMO ou d’une autre maladie démyélinisante ou d’une SEP pédiatrique .
LES CONSEILS
Mise à jour du 10 septembre 2020
- Ne pas arrêter les traitements de fond de la SEP ou autres pathologies démyélinisantes. L’arrêt du traitement peut exposer à une réactivation de la maladie, qui peut se manifester par la survenue de poussées.
- Les personnes qui développent des symptômes de COVID-19 (toux, éternuements, difficultés respiratoires, fièvre, céphalée, perte du gout et de l’odorat, diarrhée, fatigue importante) ou dont le test est positif pour l’infection doivent prendre conseil auprès de leur neurologue concernant les mesures à appliquer.
- Avant de commencer tout nouveau traitement de fond, les personnes atteintes de SEP doivent discuter avec leur neurologue du traitement le plus adapté à leur situation en fonction de leur maladie et du risque du COVID-19.
- Concernant les traitements par perfusions : la prise de ces traitements peut éventuellement être décalée mais ceci doit impérativement être discuté au cas par cas avec le neurologue.
- Concernant la réalisation de bolus de corticoïdes: ils doivent être discutés au cas par cas avec le neurologue en fonction de la sévérité de la poussée et du risque du COVID-19. Un traitement à domicile en comprimés doit être privilégié. Ne pas utiliser de corticoïdes en automédication.
- Eviter l’introduction d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) (ex : ibuprofène, kétoprofène, aspirine à dose supérieure à 500mg, …). Les traitements AINS donnés sur le long cours ne doivent pas être arrêtés sans avis médical.
- Ne pas arrêter les traitements de fond de la NMO. L’arrêt du traitement peut exposer à une réactivation de la maladie, qui peut se manifester par la survenue de poussées.
- Les personnes qui développent des symptômes de COVID-19 (toux, éternuements, difficultés respiratoires, fièvre, céphalée, perte du gout et de l’odorat, diarrhée, fatigue importante) ou dont le test est positif pour l’infection doivent prendre conseil auprès de leur neurologue concernant les mesures à appliquer.
- Une poussée est une urgence et nécessite une prise en charge en milieu hospitalier et la réalisation d’un flash en intraveineuse (et non per os) de Solumedrol ; les échanges plasmatiques doivent être discutés.
- La mise en route d’un traitement de fond est urgente et ne doit pas être retardée
- L’espacement des traitements injectables (Rituximab, Eculizumab, Tocilizumab ) ne semble pas adapté.
Selon les informations transmises par la Société Française de Pédiatrie (le 27/08/2020) :
- L’enfant, et en particulier l’enfant de moins de 10 ans, ne contribue pas significativement à la transmission de SARS-CoV2.
- Il est très probable que l’enfant exposé à un cas contaminant s’infecte moins qu’un adulte.
- L’enfant infecté est plus souvent asymptomatique, et les formes sévères hospitalisées sont rares
- Les bénéfices éducatifs et sociaux apportées par l’école sont très supérieurs aux risques d’une éventuelle contamination par SARS-CoV2 de l’enfant en milieu scolaire
- Une rentrée scolaire possible pour tous, avec des mesures d’hygiène strictes. Sauf exception validée par le médecin spécialiste référent de l’enfant, tous les enfants avec pathologie chronique doivent pouvoir effectuer normalement leur rentrée scolaire.
Dans le secteur privé
L’employeur doit favoriser le télétravail. Si le télétravail est impossible :
– soit des mesures de protection complémentaires doivent être prises pour travailler en présentiel : mise à disposition de masques chirurgicaux par l’entreprise, hygiène rigoureuse des mains, aménagement du poste de travail : bureau dédié ou limitation du risque (par exemple, installation d’un écran de protection) ;
– soit, si vous souffrez d’une des pathologies établies comme critères de vulnérabilité depuis le 31 août 2020, vous pouvez être placé en chômage partiel. Vous devez alors remettre à votre employeur un certificat d’isolement établi par votre médecin.
À savoir : Le télétravail doit être également favorisé autant que possible pour les travailleurs qui, sans être eux-mêmes à risque de formes graves, vivent au domicile d’une personne qui l’est.
Dans la fonction publique
Le télétravail doit être favorisé pour toutes les personnes vulnérables. Lorsque le télétravail est impossible :
– si vous souffrez d’une des pathologies établies comme critères de vulnérabilité depuis le 31 août 2020, vous êtes placé en autorisation spéciale d’absence (ASA). Vous devez, pour cela, remettre à votre employeur un certificat d’isolement établi par votre médecin.
– si vous souffrez d’une des pathologies qui était l’un des critères de vulnérabilité jusqu’au 30 août 2020 mais ne l’est plus depuis le 31 août 2020, que le télétravail soit impossible ou que votre chef de service ait décidé d’un retour au travail en présentiel, des mesures de protection complémentaires doivent être prises pour travailler sur votre lieu de travail : mise à disposition de masques chirurgicaux, hygiène rigoureuse des mains, aménagement du poste de travail: bureau dédié ou limitation du risque (par exemple, installation d’un écran de protection).
Respectez les gestes barrière !
Les personnes vulnérables peuvent bénéficier de 10 masques par semaine en pharmacie, à la condition qu’ils soient prescrits par un médecin.
Les résultats de l’étude COVI-SEP
L’objectif principal de cette étude était de définir la présentation clinique de l’infection par la COVID-19 dans la population SEP sur le plan clinique, radiologique et surtout pronostique.
Les résultats, incluant plus de 400 personnes atteintes de SEP, montrent que :
- Ces personnes avaient le même type de symptôme que la population générale (fièvre, toux, difficultés respiratoires, anosmie-agueusie notamment dans les formes peu sévères…) et que le pronostique était très semblable à celui de la population générale : 21% des patients ont dû être hospitalisés, 3% sont décédés. Ces chiffres sont extrêmement proches de ceux rapportés dans la population générale.
- Le nombre de patients signalés comme ayant présenté l’infection n’est pas supérieur à la population générale
- Aucun surrisque d’une infection plus sévère n’a été identifié chez les patients traités par immunomodulateurs ou immunosuppresseurs.
Source : Lettre de 110 de la Fondation ARSEP – Pr Jérôme DE SEZE, Strasbourg, coordinateur de l’étude