RECOMMANDATIONS : Syndrome Cliniquement Isolé
Référence : Zéphir H, Bodiguel E, Bensa C et al. Recommendations for a definition of multiple sclerosis in support of early treatment. Rev Neurol 2012;168(4):328-37.
Jusqu’où aller dans le diagnostic précoce ?
Devant un syndrome clinique isole typique (myélite partielle, neuropathie optique rétrobulbaire, atteinte de fosse cérébrale postérieure), la définition d’une SEP peut utiliser les critères définis par l’équipe MAGNIMS (schéma). Cette nouvelle de définition ne modifie pas actuellement l’AMM des traitements de fond.
Pour les autres syndromes cliniques isolés moins typiques et la forme progressive primaire, la définition d’une SEP repose sur les critères de McDonald révisés de 2005.
Au moment d’un syndrome clinique isolé, l’IRM médullaire est utile si les critères de dissémination spatiale ne sont pas remplis avec la clinique et l’IRM cérébrale.
En l’absence de dissémination spatiale sur l’IRM, il est recommandé de faire une ponction lombaire pour le diagnostic positif.
En raison de la valeur diagnostique des prises de gadolinium en IRM au moment d’un syndrome clinique isolé, il est préférable de réaliser dans les plus brefs délais, la ou les IRM initiales avant toute corticothérapie.
En cas de diagnostic précoce, faut-il traiter précocement ?
Les essais thérapeutiques ont montré que le traitement des syndromes cliniques isolés avec une IRM anormale permet de diminuer le risque d’évolution vers une sclérose en plaques cliniquement définie à moyen terme.
Pour la pratique, le traitement après un syndrome clinique isolé peut être envisagé dès que le diagnostic de sclérose en plaques est posé conformément aux critères de McDonald révisés en 2005.
Quels sont les facteurs pronostiques ?
La charge lésionnelle en IRM et l’apparition de nouvelles lésions silencieuses dans les mois suivant un syndrome clinique isolé sont les principaux éléments prédictifs d’une SEP et d’un deuxième évènement clinique à 10 ans.
Aujourd’hui il n’est pas recommandé d’utiliser l’IRM non conventionnelle ou de faire des mesures d’atrophie à titre pronostique dans le syndrome clinique isolé ou la SEP.
En dehors des potentiels évoqués visuels dans les formes progressives primaires, il n’est pas recommandé d’utiliser les paramètres neurophysiologiques (potentiels évoqués sensitifs, moteurs) dans le pronostic du syndrome clinique isolé et de la SEP.
En l’absence de lésion en IRM, il est important de réaliser une analyse du liquide cérébrospinal, les bandes oligoclonales ayant une valeur prédictive pour l’évolution vers une SEP indépendante de l’IRM. De la même façon, une IRM et une ponction lombaire normales ont une grande valeur prédictive négative de l’évolution vers une SEP.
Le groupe de travail n’a pu se prononcer sur l’intérêt du dépistage des troubles cognitifs au début de la maladie.