A LA UNE : Séances de la SFSEP lors des JNLF 2019 … Bienvenue chez les Ch’tis !
Bienvenue chez les Ch’tis !
Mais pourquoi ce ch’ti mot affectueux ?
Durant la première guerre mondiale, les soldats nordistes au fort accent picard pour dire « c’est moi », à leurs compagnons d’infortunes de tranchées entendaient « ch’ti mi » … Les poilus n’étant pas du plat pays ont alors baptisé amicalement ces nordistes de ch’ti.
Après cette courte mise au point, les séances scientifiques sous l’égide de la SFSEP débutent ce mercredi 17 avril 2019 devant un parterre de neurologues attentifs et impatients de connaitre les nouvelles recommandations sur les Vaccinations et la SEP. Sous la modération de l’hôte de ces lieux, le Pr Patrick Vermersch et la secrétaire de la SFSEP le Docteur Nathalie Derache, le nouveau président, le Pr Eric Thouvenot, frappe les trois coups et déclare ouvertes les sessions.
Atteinte démyélinisante du tronc cérébral
Xavier Ayrignac (Montpellier)
Attintion* ! Si nous sommes familiers des lésions sus tentorielles, mais qu’en est-il de celles de la protubérance, du mésencéphale… ?
Attintion* ! Aux lésions atypiques dont la carte d’identité se décline par un liseré hypo intense T2, un hyper B1000, une épargne corticale, une lésion hémorragique, une prise de contraste ouverte mais pas que…
Attintion* ! Au tronc cérébral et à la liste non exhaustive des anomalies « mimics » ou « non mimics » demyelinating lesions : Clippers, Behcet, histiocytose, lymphome, tumeur, infection….
Attintion* ! Une lésion démyélinisante NMOSD AQP4 peut ne pas ressembler à une NMOSD anti MOG.
Lire la suite : diaporama session (1)
*Attintion : mot Ch’ti pour dire attention
Biosimilaires en neurologie
Nicolas Collongues (Strasbourg)
« Allo ! J’ai besoin d’un biosimilaire », Samsung sera bientôt sur la ligne pour être un de nos fournisseurs de ces molécules !!!
En posant les bonnes questions, le Docteur Nicolas Collongues s’attache à répondre de façon claire et didactique.
– « Qu’est-ce qu’une biothérapie ? » s’interroge le neurologue.
– « Un médicament d’origine biologique comme le sont les thérapies géniques, les immunoglobulines ou les anticorps monoclonaux… » lui répond l’orateur.
– Mais alors qu’est-ce qu’un biosimilaire ?
– « Un médicament d’origine biologique qui observe une même composition quantitative et qualitative……qu’un médicament biologique de référence…. »
– Mais pourquoi un biosimilaire ?
– « La réponse est simple et économique : il est moins onéreux ».
– Mais enfin quels biosimilaires en Neurologie ?
Lire la suite : diaporama session (1)
Attention, il existe une règle de bonne conduite. Si vous prescrivez un biosimilaire chez un patient ayant bénéficié de la molécule de référence, vous serez tenu de l’en informer.
Vaccinations et Sclérose en Plaques Recommandations de la SFSEP
Enfin… les recommandations sur la vaccination et la Sclérose en Plaques clôturent ce premier acte de la matinée.
Christine Lebrun-Frénay (Nice) Sandra Vukusic (Lyon)
Les chefs d’orchestre, les professeurs Christine Lebrun-Frénay et Sandra Vukusic lèvent le voile après deux ans de travaux. La partition a été longue à écrire et l’exécution dirigée de mains de fer dans des gants de velours.
Ce n’est pas un hasard si cette communication à deux voix résonne dans l’auditorium Pasteur. Il serait fier, le découvreur de la vaccination antirabique. Mais saviez-vous que Lille doit beaucoup à ce chimiste qui préconisa, pour réduire l’altération de la bière due à des ferments parasites produits par des poussières, de réaliser sa fermentation à l’abri de tout contact avec l’air. Cette technique de fabrication, qui concernait tous les types de bières, lui valut un brevet.
Si l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, les recommandations sont à consulter sans modération sur le site de la SFSEP (https://sfsep.org).
Une méthodologie robuste par consensus formalisé (HAS décembre 2010) a permis de répondre à cinq grandes questions avec soit un accord fort ou alors un accord relatif.
Grâce au travail du Dr Michael Cohen (Nice), ces recommandations trouvent leur application sur nos smartphones, mais seulement pour les heureux élus d’iPhone ou d’iPad. Pour les autres androïd, ils attendront malheureusement …
Lire la suite sur notre page dédiée à ces recommandations
Prix Etienne Roullet
Chaque année la Société décerne un prix valorisant le travail dans le domaine de la SEP. Parmi les nombreux posters, celui du Dr Capet a retenu l’attention : Alexythimie dans la SEP.
Alexithymie est l’absence de mot pour exprimer les émotions
Lire la suite : diaporama session (1)
Controverse : Faut-il faire une IRM médullaire pour le diagnostic et le suivi de la SEP ?
Tradition oblige, le deuxième acte voit la controverse opposer et non affronter le Pr Gilles Edan votant oui à l’IRM médullaire pour le diagnostic et le suivi de la SEP au Dr Stéphane Kremer votant contre. Les modérateurs, le Pr Eric Thouvenot et le Dr Sandrine Wiertleswki, ouvrent le rideau sur l’Acte 2.
– « Oui » affirme Gilles Edan
Tout commence par une histoire.
« La nuit dans une ruelle, un homme sous un réverbère cherche ses clefs. Un passant intrigué lui demande ce qu’il fait. Ce dernier lui explique. Le passant prêt à l’aider, s’interroge si c’est bien ici qu’il a égaré ses clefs. Très sagement, l’homme sous le réverbère dit qu’il n’en sait rien mais que seul le lieu éclairé de la ruelle est sous ce réverbère ».
Belle est l’histoire. Elle nous fait comprendre de manière poétique et imagée que l’on trouve rarement ce que l’on ne connait pas dans l’obscurité. L’IRM médullaire est le projecteur. Elle éclaire les éventuelles lésions démyelinisantes.
Cette imagerie a un fort pouvoir diagnostic devant un syndrome cliniquement isolé. D’autant plus que le radiologue s’applique à faire de belles images avec des coupes sagittales et surtout axiales augmentant de 50% la visibilité des lésions. De nouvelles séquences comme le STIR ou SPIR entrent dans la lumière, rendant visibles les lésions, même pour un « externe aveugle ». D’autres raisons argumentent le propos … (suite diaporama)
La parole est donnée au neuroradiologue qui rapidement avoue ne pas être formellement contre.
« Non ou plutôt oui mais pas comme cela » poursuit Stéphane Kremer
L’IRM médullaire reste un examen indispensable dans le diagnostic et le pronostic de la SEP si elle est exécutée de façon académique. Sinon NON !
Il est nécessaire d’harmoniser les pratiques, écrire les mêmes partitions. La réalisation dans le même temps de l’IRM cérébrale et médullaire ne parait pas la bonne option, non pour des raisons comptables, comme certains mal pensants pourraient le penser, mais pour des raisons de confort du patient (temps de passation>1h) et de productivité de l’examen tant sur le plan diagnostic que pronostic.
Le choix des paramètres comme le petit champ ou le grand champ prend son importance en fonction du temps de l’examen et du rendu du signal que l’on accorde. Le choix des séquences T2 STIR, SPIR ou T2FSE est à définir sur une moelle qui pèse 27g alors que le cerveau 1200g. Stéphane Kremer propose ces recommandations. Il répond donc « non » à la controverse si elles ne sont pas appliquées. (Lire la suite diaporama)
Chaque histoire a son épilogue
Le Dr Françoise Durand-Dubief réconcilie et écrit la fin heureuse pour nos deux protagonistes. L’exercice est certainement difficile, mais écrit de main de maître. Ils ne sont pas tous mariés avec beaucoup d’enfants comme nous le font croire les contes de fées.
Ce n’est pas le « remake » de la controverse Barkhof, Tintoré, car les temps ont changé au fil des modifications des critères diagnostics de SEP.
C’est OUI à la réalisation de l’IRM médullaire pour le diagnostic et plutôt cervicale. Les coupes axiales doivent être présentes au même titre que les coupes sagittales. Cet examen fait partie de la boite à outils pour le critère de dissémination dans l’espace. Il reste indispensable pour le diagnostic des formes PP. C’est NON pour le suivi sauf exception comme les formes médullaires. Et c’est NON, si les bonnes coupes, paramètres ou séquences ne sont pas bien appliqués.
La fin n’est pas totalement écrite et demande à l’avenir une réflexion sur des recommandations de bonnes pratiques et de bonnes réalisations de l’IRM médullaires.
Lire la suite : diaporama session (1)
Comme disait Dany Boon, quand on arrive dans le Nord, on va « braire » deux fois, quand on arrive et quand on repart. Alors « à la revoyure ! » pour une prochaine session de SFSEP.
PB – Avril 2019
(1) Les heureux adhérents SFSEP, à jour de leur modique cotisation de 10 euros, auront très bientôt la joie d’accéder aux diaporamas des brillants intervenants. – Accès à la page adhésion